Les mesures de réduction des méfaits conçues pour prévenir la transmission du VIH et du virus de l’hépatite C (VHC) en prison ne sont ni nouvelles ni révolutionnaires, au Canada. Les systèmes de prisons ont déployé, à divers degrés, plusieurs formes de réduction des méfaits en mettant en oeuvre des mesures comme la distribution de condoms, la mise en disponibilité d’eau de Javel et le traitement d’entretien à la méthadone. Cependant, en septembre 2008, aucun ressort canadien n’avait encore établi de programme d’échange de seringues en prison (PÉSP), en dépit d’un corpus considérable de données démontrant que les PÉSP réduisent les comportements associés à un risque de transmission du VIH et du VHC, qu’ils procurent d’autres bienfaits pour la santé des détenus, qu’ils ne posent pas de risque pour la santé et la sécurité des détenus ou du personnel carcéral, et qu’ils n’entraînent pas d’augmentation de la consommation de drogue.
Le présent document fait état des données disponibles sur le sujet et articule la justification juridique en vertu du droit fédéral canadien et du droit international des droits humains, en faveur de la mise en oeuvre de PÉSP au Canada, et ce sans délai. L’analyse se concentre sur le système correctionnel fédéral et la législation qui le concerne, mais les données et les principes élémentaires sont applicables également aux systèmes de détention provinciaux au Canada.